nous présente les fruits de son confinement …
Rosace en confinement
Cette rosace de 1 km de rayon est la trace d’une performance marchée. Elle a été réalisée pendant la période de confinement. Son « Point Zéro » est mon domicile dans le 20e arrondissement de Paris. Elle est constituée de 17 traces GPS de marches quotidiennes. Cela représente un parcours total d’environ 76 km.
Le protocole que j’ai appliqué à cette performance est l’injonction du gouvernement français concernant le déplacement dérogatoire pendant le confinement lié à la pandémie de COVID-19. À savoir : « Déplacements brefs, dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, liés soit à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximité avec d’autres personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupées dans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie. »
Un confinement est un état d’exception. Pour un artiste marcheur, c’est une tentative d’amputation. Cependant, la grain de sable peut se nicher dans cette notion de « déplacement dérogatoire » que les autorités consentent à nous laisser. En effet, c’est un lieu commun de dire qu’il n’y a pas création sans contraintes. En général un artiste travaille avec ses propres contraintes, mais qu’en est-il d’une injonction extérieure, qui plus est gouvernementale ? Comment retourner le gant du confinement pour en faire un acte de relative libération dans un espace limité et contrôlé ?
3,14 km² est la surface autorisée pour un déplacement dérogatoire autour de son domicile. Dans une ville comme Paris cette surface représente une quantité non négligeable d’informations, d’agencements, de rues, de points de vues et de contre-dépouilles…À l’image de la peau de boeuf de la reine Didon, un artiste marcheur peut et doit se déplier à l’intérieur de cette zone de confinement pour repousser et réinventer ses propres frontières.