nous présente les fruits de son confinement …
Juste avant cette période de confinement, nous organisions une exposition solidaire « Solid’Art 2020 » pour laquelle j’ai œuvré en tant que commissaire. Après des mois de dynamisme et de mouvement, le Covid19 est arrivé, nous coupant l’herbe sous les pieds, nous obligeant à décaler ou à annuler de nombreux projets.
Puis en ces temps difficiles, j’ai continué à œuvrer pour des actions solidaires oubliant mon atelier dans un premier temps. Quand on a l’habitude d’aller et venir librement, on passe par une phase de déprime et puis on se ressaisit pour aller de l’avant. J’en ai profité pour expérimenter de nouvelles matières, de nouvelles techniques rendant mes journées et mes semaines trop courtes pour la boulimie créative qui m’a absorbée.
J’en ai oublié les contraintes du confinement que j’ai finalement trouvées très positives du moment qu’on arrive à les gérer. Acrylique, fusain, encres, pigments, médiums divers, poudre de marbre, sable, billes font de mon atelier un vrai laboratoire de recherches continuelles.
Mes œuvres abstraites appellent le dialogue, éloignées de la réalité, elles se laissent déchiffrer pour que chacun y trouve ce que lui dicte sa sensibilité. Le rythme qui les anime puis le regard qui se familiarise avec les images parfois insolites évoquées dans l’ampleur d’une touche gestuelle architecturant l’espace et la couleur où le gris, parfois le noir jaillissent. Ces différentes strates de couleurs, ces gris, ces quelques traces d’orange donnent à voir une composition presque tactile. Rien n’est réfléchi à l’avance, je suis l’interprète de mon imaginaire. C’est une fois terminée que la création révèle, comme le ferait un journal secret, mes sentiments, mes interrogations, mes inspirations. Je sacrifie parfois à une très légère figuration qui dans une matière élaborée évoque une ville aux accents poétiques. Ces compositions sont amplement traitées dans une matière travaillée, qui restent la traduction d’un monde personnel.