Mouna Fradi

nous présente les fruits de son confinement …

Fleurs du silence

Le monde entier se cache pour ne pas être attaqué par un microbe
Une minuscule créature capable de mettre fin à son existence
Rien ne demeurera de ton souvenir qu’une photo délaissée sur  un mûr imprégné

Dans ce bordel, poussent de nouvelles plantes inspirant un meilleur avenir

Aujourd’hui, on peut finalement entendre le silence

Aujourd’hui, on voit finalement la terre respirer
La foule aujourd’hui n’est rien qu’une foule sentimentale qui touche le bout de nos doigts et passe fluidement comme un vent léger

N’aie pas crainte… ouvres ta fenêtre… respires profondément
Ton âme est libre… expires ta solitude. Tu as mille amis en toi

Je me suis éloignée des grandes villes. Je suis confinée calmement, loin des regards imprégnés par la peur
Je continue à errer dans les montagnes, au bord de la mer, dans les petites ruelles et vers le soleil

Je me suis coupée les cheveux.
Je me sens plus allégée… je danse, je contemple, je regarde autour…
Je fais tout, je ne fais rien
On vois moins les autres… on est plus regardé

Et toi qui me regarde à travers cet écran ; que fais tu ?
Ton écran te garde et te regarde inlassablement
Es-tu prêt à déconstruire cette image qui te suit ?
Comment tu te définis ?
Vois-tu que t’es un être infini ?
Laquelle des créatures qui te ressemble le plus ?
Regardes les feuilles qui poussent lentement
Lentement, elles verdissent l’espace
Délicatement, elles l’imprègnent

Je dessine des troncs des arbres
Je cherche ses racines
J’essaye de faire de la blancheur de mes feuilles un espace suffisant pour ses branches
Sur ma feuille, j’apprends à inviter la vie.

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