à fleur de papier

 » A FLEUR DE PAPIER » de Med Amine Hamouda

Du 19 octobre au 11 novembre 2018

Vernissage le vendredi 19 octobre à partir de 17h30.

Des pigments pour rêver…
Paradoxalement, ce n’est pas en Tunisie que j’ai rencontré Mohamed Amine mais au Maroc et plus précisément à Marrakech, lors d’une rencontre internationale d’artistes. C’est avec grand intérêt que j’ai découvert son travail, riche et singulier.
Né en 1981 à Gabès, Amine est diplômé de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Gabès. C’est dans sa ville de naissance qu’il a choisi de vivre et de travailler. Tout en y exploitant les ressources, il crée son propre papier et utilise les pigments qu’il broie pour en colorer le support. On est tout de suite attiré par l’univers de l’artiste et on vit l’expérience de la rencontre avec ses œuvres, le tout en essayant de comprendre, de découvrir et de se laisser charmer par ses peintures.
Son œuvre semble échapper aux caractéristiques prédominantes de l’art. Mohamed Amine est ouvert à tous les vents, venant de toutes les directions, lesquels lui permettent de préserver son quant à soi, son mystère intérieur, sa résolution intime, sa distance personnelle vis à vis des travers du monde.
Ainsi sa peinture est autant empreinte de gaieté que de gravité. Sa facture est une composition à l’inventivité tourbillonnante qui tourne autour du cercle, sujet récurant du peintre ; repère qui semble indispensable à la pensée et au sentiment de l’artiste.
Si les œuvres de Mohamed Amine se passent de titres, il a ses sujets de prédilection ; l’eau, la terre, le feu et puis ce cercle qui revient en rythme, comme pour signifier Le sacré. Il explore la spiritualité et le mysticisme auxquels aspirent les Soufis. Sujet qui interpelle l’artiste en réalité. Ces compositions ont un équilibre parfait et fragile à la fois, tout en émettant sérénité et quiétude. Mohamed Amine peint sur ses papiers recyclés pour nous laisser les stigmates d’une histoire abstraite et discrète qu’il ne nous révèle qu’en partie. On aura bien compris que la matière qui nous captive, gardera son secret et qu’elle continuera à rester la touchante complice de l’artiste. Étonnantes maîtrise et liberté dans l’exercice d’un art à la subtile intemporalité.
Nadia ZOUARI.